Un petit poème, ca vous dit ?
PEUR LIMITE
Des traces de brouillard flottent encore dans nos yeux
Les blessures saignantes de nos rêves enchaînes
Et cette odeur sucrée aux relents nauséeux
Qui émanent d’un monde trop bien aseptisé
Des désirs en kit, des besoins asservis
Des envies codifiées, contrôlées, hygiéniques
Look choc, prends ton ticket, tout s’perd, rien ne s’fabrique
Allume tes lanternes et vide ta vessie
Les brisures douloureuses, les douleurs avortées
C’est même pas pour du beurre, c’est pour d’la margarine
Je ramasse mes morceaux, j’essaye de m’recoller
J’fais chauffer l’tube de colle, mais c’est l’tube de vaseline.
Délire latent luttant jusqu’à mes peurs limites
De l’âme qui s’enlise au rêve qu’il imite
J’entends comme des cloches aux portes de l’effroi
J’entends sonner des couilles au sommet des beffrois.
3 réponses
- il y a 1 semaineMeilleure réponse
bonsoir Jules
je dois t'avouer avoir lu plusieurs fois ton poème, étrange certes... glauque quelques fois... cependant je suis très sensible aux mots et à leur évocation - et malgré l'avortement de tes douleurs ce qui signifie, du moins pour moi, que toi, le poète que tu es, souffres plus encore de ses peurs ..
chapeau bas ... Jules Antoine de Montembas
et ce n'est pas de la flatterie .. je ne flatte jamais .. je dis ce que je pense même si je le regrette après
voici un poème sur une triste décrépitude d'un être aimé...
Les baisers morts des défuntes années
Les baisers morts des défuntes années
Ont mis leur sceau sur ton visage,
Et, sous le vent morne et rugueux de l'âge,
Bien des roses, parmi tes traits, se sont fanées.
Je ne vois plus ta bouche et tes grands yeux
Luire comme un matin de fête,
Ni, lentement, se reposer ta tête
Dans le jardin massif et noir de tes cheveux.
Tes mains chères qui demeurent si douces
Ne viennent plus comme autrefois,
Avec de la lumière au bout des doigts,
Me caresser le front, comme une aube les mousses.
Ta chair jeune et belle, ta chair
Que je parais de mes pensées,
N'a plus sa fraîcheur pure de rosée,
Et tes bras ne sont plus pareils aux rameaux clairs.
Tout tombe, hélas ! et se fane sans cesse ;
Tout est changé, même ta voix,
Ton corps s'est affaissé comme un pavois,
Pour laisser choir les victoires de la jeunesse.
Mais néanmoins, mon cœur ferme et fervent te dit :
Que m'importent les deuils mornes et engourdis,
Puisque je sais que rien au monde
Ne troublera jamais notre être exalté
Et que notre âme est trop profonde
Pour que l'amour dépende encor de la beauté.
Émile Verhaeren (1855 - 1916 à 61 ans) : Les Heures d'Après-midi
passe un bon week end ☺
- ElidalLv 6il y a 3 semaines
Bonsoir Jules Antoine de Montembas,
Bien sûr que ça me dit..
En réponse, ce poème de Baudelaire intitulé " La charogne". Je mets un lien car il est très long.
ouf merci pour ton commentaire il me rassure
c'est que tu es poète dans l'âme... ton âme dicte et ta main écrit -
encore merci à toi
bon week end☺